De nouvelles perspectives sur la pression exercée sur les écosystèmes marins en Méditerranée – 17/11/2020
Le trafic maritime ainsi que l'exploration et la production pétrolière et gazière offshore constituent d'importants facteurs de pollution marine en Méditerranée. L'étude sur les tendances et les perspectives de la pollution marine provenant des navires ainsi que du trafic maritime et des activités offshore en Méditerranée, menée par le REMPEC, en collaboration avec le système PNUE/MAP (à savoir Plan Bleu, MED POL et SPA/RAC), présente une synthèse des connaissances disponibles sur quatre problématiques : la pollution par les hydrocarbures et les produits chimiques, les déchets marins, la pollution atmosphérique, les espèces non indigènes et la pollution sonore sous-marine.
Outre le recensement des lacunes liées à la collecte de données et la proposition de mesures visant à garantir le respect de l’obligation de notification au titre de la convention de Barcelone et de ses protocoles, l'étude soutiendra les efforts déployés pour atteindre le bon état écologique de la Méditerranée (BEE). L’étude tient compte des objectifs écologiques pertinents et des indicateurs communs sur lesquels s’appuie le Programme de surveillance et d'évaluation intégrées de la mer et des côtes méditerranéennes (IMAP) — le premier instrument commun de la région méditerranéenne développé par le PNUE/PAM pour la surveillance et l'évaluation harmonisées qui sous-tendent la réalisation du BEE.
Aperçu des résultats
- Au cours de la dernière décennie, le trafic de passagers a considérablement augmenté (multiplié par 1,5), tandis que les escales liées au transport de marchandises ont enregistré une hausse de 15,2 %.
- De nombreuses plateformes offshore en mer Méditerranée ne seront bientôt plus opérationnelles. Compte tenu des répercussions environnementales qu’implique leur démantèlement, il convient de prendre des mesures adéquates.
- On estime que, chaque année, 1 500 à 2 000 marées noires résultant de déversements opérationnels se produisent dans le bassin. Il existe bel et bien une corrélation entre la répartition des marées noires et les principales routes maritimes, traversant la Méditerranée d'est en ouest et reliant les grands ports de la région.
- D’après Kostianoy et Carpenter (2018), entre 50 000 et 100 000 tonnes de pétrole seraient déversées chaque année en mer.
- On estime qu'un million de tonnes de déchets marins proviennent des navires en Méditerranée.
- Jusqu'à 57 % de toutes les émissions provenant du transport maritime international en Europe sont enregistrées en mer Méditerranée.
- L’évolution de la biodiversité marine méditerranéenne liée à l'introduction d'espèces non indigènes découle de l'intensité du trafic maritime, de l'ouverture de couloirs maritimes et de l'aquaculture (parmi d’autres activités).
- Au cours de la dernière décennie, la diversité des espèces marines en mer Méditerranée a atteint ∼17 000 taxons (un indicateur de la diversité biologique, parmi laquelle figurent environ 820 espèce considérées comme des espèces non indigènes.
- Les niveaux sonores dans la Mare Nostrum sont plus élevés que dans tout autre bassin océanique. Le bruit généré par les navires et les séismes comptent parmi les principales sources de bruit susceptibles de perturber le comportement de la faune marine, d’entraîner la perte d'audition et de causer la mort des espèces marines.
Prochaines étapes
Le REMPEC dirige actuellement une consultation sur cette étude avec la participation des Parties contractantes à la Convention de Barcelone.. Un rapport technique complémentaire sur les perspectives du transport maritime pour les cinq, dix et trente prochaines années (2025, 2030, 2050) est en cours d’élaboration.
À l’issue de cette consultation, des mesures stratégiques et opérationnelles seront intégrées dans la stratégie méditerranéenne pour la prévention et la lutte contre la pollution marine provenant des navires (2022-2031) et dans son plan d'action. Le REMPEC prend les rênes de l'élaboration du projet de stratégie et de son plan d'action, qui sera soumis aux Parties contractantes à la Convention de Barcelone lors de la COP 22 pour adoption.
Le chapitre « Perspectives » de l'étude contribuera à la préparation du Rapport sur l'état de la qualité de la Méditerranée 2023 (2023 MED QSR) et de l’étude prospective MED 2050 vers une vision commune d’une Méditerranée durable en 2050.
L'étude sur les tendances et les perspectives de la pollution marine provenant des navires ainsi que du transport maritime et des activités offshore en Méditerranée sera publiée après avoir été examinée par la quatorzième réunion des points focaux du REMPEC, qui se tiendra en principe à Malte, du 25 au 27 mai 2021.