La Convention sur la gestion des eaux de ballast entrera en vigueur en 2017 – 09/09/2016
Ce jeudi 8 septembre 2016, Son Excellence Mme Päivi Luostarinen, Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Finlande au Royaume-Uni et Représentante permanente auprès de l'OMI, a rencontré le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, afin de lui remettre l'instrument d'acceptation du pays à la Convention sur la gestion des eaux de ballast.
L'adhésion de la Finlande a déclenché l'entrée en vigueur d'une mesure internationale clé pour la protection de l'environnement visant à empêcher la prolifération des espèces aquatiques envahissantes dans les eaux de ballast des navires.
La Convention internationale de 2004 pour le contrôle et la gestion des eaux de ballast et sédiments des navires (Convention BWM) entrera en vigueur le 8 septembre 2017. Cela marque une étape essentielle dans la lutte contre la prolifération des espèces aquatiques envahissantes, lesquelles peuvent avoir des conséquences désastreuses sur les écosystèmes locaux, nuire à la biodiversité et causer des pertes économiques considérables. Aux termes de la convention, les navires seront tenus de gérer leurs eaux de ballast pour éliminer ou rendre inoffensifs les organismes aquatiques nuisibles et les agents pathogènes présents dans les eaux de ballast et sédiments, ou pour empêcher qu'ils soient admis dans ces eaux et sédiments ou rejetés avec eux.
« Il s'agit là d'une étape déterminante pour la santé de notre planète », a déclaré le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim.
« La prolifération des espèces envahissantes a été reconnue comme l'une des plus grandes menaces pour le bien-être écologique et économique de la planète. Ces espèces endommagent gravement la biodiversité et les précieuses ressources naturelles de la Terre dont nous dépendons tous. Les espèces envahissantes sont aussi à l'origine d'effets directs ou indirects sur la santé et les dommages à l'environnement sont, la plupart du temps, irréversibles », a-t-il poursuivi.
Le Secrétaire général de l'OMI a ensuite ajouté : « Non seulement l'entrée en vigueur de la Convention sur la gestion des eaux de ballast permettra de réduire les risques de prolifération des espèces exotiques dans les eaux de ballast des navires, mais elle permettra également de garantir l'uniformité des règles du jeu à l'échelle mondiale en proposant des normes de gestion des eaux de ballast claires et solides aux acteurs des transports maritimes internationaux. »
Ce jeudi 8 septembre 2016, Son Excellence Mme Päivi Luostarinen, Ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Finlande au Royaume-Uni et Représentante permanente auprès de l'OMI, a rencontré le Secrétaire général de l'OMI, M. Kitack Lim, afin de lui remettre l'instrument d'acceptation du pays à la Convention sur la gestion des eaux de ballast.
Après cette adhésion, l'ensemble des flottes des 52 États contractants à la Convention représente 35,1441 % du tonnage mondial. La Convention stipule qu'elle entrera en vigueur 12 mois après la date à laquelle au moins 30 États, dont les flottes marchandes représentent 35 % du tonnage brut de la flotte mondiale des navires de commerce, l'auront ratifiée.
La Convention BWM a été adoptée en 2004 par l'Organisation maritime internationale (OMI), l'institution spécialisée des Nations Unies chargée d'élaborer des normes internationales pour assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes et prévenir la pollution du milieu marin et de l'atmosphère.
Le problème des eaux de ballast
Les eaux de ballast sont régulièrement chargées à bord des navires afin d'assurer leur stabilité et l'intégrité de leur structure. Ces eaux contiennent plusieurs milliers de microbes, d'algues et d'animaux aquatiques qui sont ensuite transportés sur les océans du monde avant d'être relâchés dans des écosystèmes qui ne sont pas le leur.
Le rejet d'eaux de ballast non traitées est susceptible d'introduire de nouvelles espèces aquatiques envahissantes sur le lieu de destination du navire. Le développement du commerce maritime et l'accroissement du volume du trafic au cours des dernières décennies a augmenté la probabilité que des espèces envahissantes soient rejetées. Plusieurs centaines d'invasions se sont déjà produites, avec parfois des conséquences désastreuses pour les écosystèmes locaux.
En vertu de la Convention sur la gestion des eaux de ballast, les navires effectuant des voyages internationaux seront tenus de gérer leurs eaux de ballast et sédiments en respectant certaines normes, conformément à un plan de gestion des eaux de ballast propre aux navires. De même, la présence à bord d'un registre des eaux de ballast et d'un Certificat international de gestion des eaux de ballast (IBWM) sera obligatoire pour tous les navires. La norme de qualité des eaux de ballast sera quant à elle introduite de façon progressive sur une période donnée. La plupart des navires seront tenus d'installer à leur bord un système destiné à traiter les eaux de ballast et à éliminer les organismes indésirables. Plus de 60 systèmes ayant fait l'objet d'une approbation par type sont d'ores et déjà disponibles.
L'OMI se penche sur la question des espèces envahissantes dans les eaux de ballast des navires depuis les années 1980, lorsque plusieurs États Membres confrontés au problème ont fait part de leurs préoccupations au Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l'OMI. Des directives visant à traiter le problème ont été adoptées en 1991 et l'OMI a ensuite œuvré à l'élaboration de la Convention sur la gestion des eaux de ballast, adoptée en 2004.
L'OMI a travaillé de manière approfondie pour élaborer les Directives pour l'application uniforme de la Convention BWM et répondre aux préoccupations de diverses parties prenantes, notamment concernant la disponibilité des systèmes de gestion des eaux de ballast (BWMS), leur approbation par type et leur mise à l'essai.
Les systèmes de gestion des eaux de ballast présents à bord des navires doivent impérativement être approuvés par les autorités nationales, conformément à la procédure élaborée par l'OMI. Ces systèmes doivent être mis à l'essai à la fois dans une installation terrestre et à bord des navires afin de prouver qu'ils respectent les normes de fonctionnement définies dans le traité. Il pourrait s'agir, par exemple, de systèmes qui utilisent des filtres, des rayons ultra-violets ou le principe de l'électrochloration.
Les systèmes de gestion des eaux de ballast qui utilisent des substances actives doivent impérativement être soumis à une procédure d'approbation extrêmement rigoureuse et vérifiés par l'OMI. Cette procédure, composée de deux étapes, a pour objectif de s'assurer que le système de gestion des eaux de ballast ne représente pas un risque excessif pour la sécurité du navire, la santé de l'homme ou le milieu aquatique.
Projet de partenariats GloBallast
Depuis 2000, le projet de partenariats GloBallast – à l'initiative commune du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation maritime internationale (OMI) – vise à aider les pays en développement à réduire le risque d'invasions biologiques du milieu aquatique en renforçant les capacités nécessaires pour mettre en œuvre la Convention. Plus de 70 pays ont directement bénéficié du projet, lequel a reçu plusieurs récompenses internationales pour les travaux menés à bien.
Le projet GloBallast a récemment mis au point et organisé plusieurs ateliers d'échantillonnage et d'analyse des eaux de ballast afin de préparer les États à l'entrée en vigueur du traité. Plusieurs outils d'apprentissage en ligne pouvant être consultés librement ont été mis à disposition, dont un cours d'apprentissage en ligne sur les aspects opérationnels de la gestion des eaux de ballast.
Le projet de partenariats GloBallast collabore également avec le secteur privé par le biais de l'Alliance mondiale du secteur pour la biosécurité marine (GIA) et du Fonds GIA, dont les partenaires sont issus de compagnies maritimes de premier plan.
Quelques exemples d'espèces envahissantes
La méduse à crêtes d'Amérique du Nord (Mnemiopsis leidyi) a voyagé dans les eaux de ballast des navires depuis la côte est des Amériques jusqu'à la mer d'Azov, la mer Noire et la mer Caspienne. Elle fait diminuer fortement les stocks de zooplancton, modifiant ainsi la chaîne alimentaire et le fonctionnement des écosystèmes. Dans les années 1990 et 2000, cette espèce a contribué de manière significative à l'effondrement des pêches dans la mer d'Azov, la mer Noire et la mer Caspienne, avec un impact économique et social considérable.
La moule zébrée (Dreissena polymorpha) a été transportée depuis la mer Noire jusqu'à l'Europe occidentale, l'Europe du Nord (dont l'Ireland et la mer Baltique) et la moitié est de l'Amérique du Nord. Voyageant sous forme de larve dans les eaux de ballast, cette espèce est capable de se reproduire très rapidement une fois rejetée et ne rencontre aucun prédateur naturel en Amérique du Nord. La moule zébrée se multiplie et salit toutes les surfaces dures disponibles en grands nombres. En déplaçant la vie aquatique indigène, cette espèce modifie les habitats, les écosystèmes et la chaîne alimentaire, et cause de sérieux problèmes de salissure sur l'infrastructure et les navires. Des moyens économiques non négligeables ont dû être mis en œuvre afin de débloquer les tuyaux de prise d'eau, les vannes et les canaux d'irrigation.
L'étoile de mer du Pacifique Nord (Asterias amurensis) a été transportée dans les eaux de ballast depuis le Pacifique Nord jusqu'au sud de l'Australie. Elle se reproduit en grandes quantités, devenant rapidement un véritable fléau pour les environnements envahis. Cette espèce envahissante est à l'origine de pertes économiques considérables puisqu'elle se nourrit de crustacés et mollusques comme, par exemple, les coquilles Saint-Jacques, les huîtres et les palourdes.
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