Marine Litter Introduction
Les déchets marins résultent des activités humaines menées à terre et en mer. Leur impact sur l’environnement ainsi que sur la santé des populations peut être très important et désastreux. Pour traiter cette question de plus en plus pressante, qui est une source d’inquiétude pour le grand public et qui occupe une place tout à fait centrale dans les discussions relatives à la protection de l’environnement, une série d’initiatives concrètes ont été proposées. Ces mesures, prises par les acteurs compétents au niveau national, régional et international, impliquent une solide collaboration pour réussir à contenir, et à terme éliminer, l’impact inquiétant des déchets marins sur notre quotidien. Ces initiatives prises par les acteurs nationaux, régionaux et internationaux impliquent de travailler ensemble pour atténuer et eliminer volontairement l'impact inquiétant des déchets marins sur notre vie quotidienne. En sa qualité d’organe agissant dans le cadre de la Convention de Barcelone et d’acteur engagé dans la protection de l’environnement, le REMPEC a entrepris diverses actions visant à traiter la question des déchets marins. Récemment, le Centre a coordonné les activités prévues par le projet financé par l’UE « Marine Litter-MED » et l’Accord de coopération entre le MATTM et le PNUE afin d’étudier les modalités d’incitations encourageant le dépôt des déchets d’exploitation des navires dans les ports plutôt que leur rejet en mer, en particulier par l’adoption du système sans redevance spéciale (No-Special-Fee) pour l’utilisation des installations de réception portuaires, à travers la réalisation d’études, la rédaction de guides/lignes directrices, la mise en œuvre de projets pilotes et la tenue de réunions nationales.
Les déchets marins ont de multiples effets néfastes sur le milieu marin et sur la biodiversité, mais aussi sur la santé humaine. Naturellement, ils ont aussi des répercussions négatives sur d’autres activités comme le tourisme, la pêche et la navigation maritime ; par ailleurs, les matériaux et produits rejetés qui auraient pu être réintégrés dans le circuit économique grâce à la valorisation et au recyclage sont définitivement perdus. Les déchets marins se classent en différentes catégories ; les plastiques constituent les plus problématiques en raison de leur faible dégradabilité et du risque de les retrouver dans la chaîne alimentaire humaine.
La pollution du milieu marin par ces déchets a différentes origines et dépend d’un certain nombre de causes, y compris des sources terrestres et maritimes. Les principales sources terrestres de déchets marins sont les décharges municipales, le transport fluvial des déchets provenant des décharges et zones urbaines et d’autres sources le long des rivières et autres voies navigables, ainsi que le rejet d’eaux usées non traitées par les communes, les installations industrielles et le tourisme, en particulier les visiteurs qui viennent profiter de la côte/la plage sur leur temps de loisirs.
Toutefois, les principales sources de déchets marins d’origine maritime sont les navires marchands, les ferries et les navires de croisière, les navires de pêche (en particulier par les engins de pêche perdus ou abandonnés), les bâtiments militaires et les navires de recherche, les bateaux de plaisance, les plates-formes gazières et pétrolières offshore et les fermes aquacoles.
En Méditerranée, même si la majorité des déchets marins proviennent de sources terrestres (essentiellement des plages), la navigation maritime contribue à l’accumulation de débris et déchets flottants. Les études évaluant les débris flottants, et ciblant plus particulièrement le fond de la mer Méditerranée, ont révélé que les déchets qui s’accumulent dans le canyon de Blanes, avec des proportions élevées de plastiques, sont essentiellement d’origine côtière, tandis que les déchets collectés sur le talus continental, surtout des déchets lourds, proviennent majoritairement des navires, en particulier le long des grandes voies de transport maritime (Ramirez-Llodra, De Mol, Company, Coll, & Sardà, 2013). La pêche commerciale est reconnue comme une source de déchets d’origine maritime, en particulier avec les engins de pêche abandonnés (PNUE/PAM, 2015). Les activités de pêche (et d’aquaculture) sont notamment identifiées comme des sources importantes d’engins de pêches rejetés et perdus, et de mousse polystyrène (issue des caisses de poissons) dans le milieu marin. Une étude réalisée dans la région méditerranéenne a relevé une proportion élevée de mousse polystyrène dans la mer Adriatique, où quelque 10 000 navires de pêche sont en activité (Suaria & Aliani, 2014).
Pour traiter les défis complexes que posent les déchets marins en Méditerranée, la dix-huitième réunion ordinaire des Parties contractantes à la Convention pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée (« la Convention de Barcelone ») a adopté la décision IG.21/7 relative au Plan régional (insérer le lien) sur la gestion des déchets marins en Méditerranée dans le cadre de l’article 15 du Protocole relatif à la protection de la mer Méditerranée contre la pollution provenant de sources et activités situées à terre (Protocole LBS) de la Convention de Barcelone (UNEP(DEPI)/MED IG.21/9), qui prévoit les mesures contraignantes et les calendriers spécifiques pour remédier aux problèmes découlant des déchets marins.
Au niveau international, le Comité de la protection du milieu marin (MEPC) de l’OMI a adopté en 2018 le Plan d’action de l’OMI visant à traiter le problème des déchets plastiques en mer provenant des navires. Ce Plan d’action a pour but de renforcer le cadre réglementaire existant et d’introduire de nouvelles mesures complémentaires visant à réduire la quantité de déchets marins plastiques rejetés par les navires. Le MEPC a approuvé un certain nombre de mesures à prendre d’ici 2025 et qui s’appliquent à tous les navires, y compris les navires de pêche. Ce Plan d’action participe ainsi aux efforts déployés par l’OMI en vue de soutenir la réalisation de l’Objectif de développement durable 14 (ODD 14) du Programme de développement durable de l’ONU à l’horizon 2030 sur les océans.